Le tableau ci-dessous présenté par Nicolas Martignoni lors du dernier Moodlemoot de Nîmes classe la France en 55ème position (en régression) pour le nombre de plateformes Moodle déclarées par millions d'habitants.
Loin derrière la Slovénie, le Portugal, l'Autriche...
Pour paraphraser le récent slogan du vainqueur des élections présidentielles en France "Le changement c'est maintenant" on serait tenté alors de demander : " le changement c'est pour quand ?" ou d'affirmer : "Le changement c'est.. très doucement...".
Je partage la suggestion faite par Nicolas concernant la raison de ce retard : La centralisation.
Et j'ajoute que la stérilisation des initiatives individuelles et le découragement des enseignants novateurs est essentiellement du, - surtout dans l'enseignement primaire et secondaire -, à une lourde, coûteuse et sclérosante structure administrative de type soviétique ainsi qu'aux contraintes techniques imposées qui en découlent tout naturellement.
Il n'est pas dramatique en effet que la plate-forme Moodle d'une classe ou d'un enseignant subisse un défaut, mais il est exclu que cela se produise dans un système centralisé.
Ainsi la plupart des services informatiques des grandes structures éducatives n'existent guère pour fournir un "service" à tous ceux qui tentent de "dégeler le mammouth" mais plutôt pour placer des verrous de sécurité, - "ouvrir le parapluie" est l'expression communément employée par les assujettis,... et donc ajouter des contraintes, à tous ceux qui tenteraient d'entreprendre !
Les mauvaises langues disent même que c'est pour ne pas troubler la sieste des techniciens.
Mais je ne l'ai pas pensé et même pas dit n'est-ce pas ?
On préfère donc, dans une posture quasi religieuse, telle la lumière de "l'esprit saint" sur le peuple ignorant, faire descendre régulièrement du sommet de la pyramide, des solutions globales, forcément idéales, rapidement obsolètes et finalement abandonnées.
Alors qu'il suffirait de libérer et d'encourager les initiatives, fournir des outils, de la formation... pour ensuite diffuser les meilleures réalisations. La démarche inverse en quelque sorte ?
Puisqu'on parle d'initiative, il est celle de notre ami Brice de créer une base de données des plateformes des participants au Moodlemoot. Elle révèle qu'une grande majorité est encore en version 1.9.
Là aussi on peut se demander: "qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... avec Moodle 2 !".
A cela on peut tout de même répondre qu'il aurait été bien pratique (le mot est faible) de pouvoir immédiatement et sans surprises désagréables, restaurer dans Moodle 2 un cours produit dans une version antérieure...
En conclusion, tout ceci malheureusement n'a rien d'anecdotique. Et plutôt que de glauser sur notre élitiste système éducatif (qui soit dit en passant ne produit plus guère de prix Nobel mais laisse des millions de jeunes au bord du chemin) on ferait mieux de chercher de quelle façon libérer cette énergie latente.
Et ceci ne coûtera presque rien mais rapportera beaucoup.
A méditer en période de "rigueur" (un mot tabou paraît-il...).
Daniel
Pas coutumier des longues dissertations