Développement massif des pratiques Moodleuses dans l'Education Nationale

Re: Développement massif des pratiques Moodleuses dans l'Education Nationale

par Daniel Méthot,
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Avatar Moodleurs particulièrement utiles

Bonjour,

Comme tous les bons repas, la digestion peut être lente.

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans le message de Valery:

  1. " Quand la connaissance change de support, alors change aussi la civilisation" Michel Serre. Beaucoup d'entre-nous formés dans l'ancien moule n'ont pas encore appréhendés les nouveaux enjeux et les nouveaux outils. C'est toute la difficultés des périodes de transition.
  2. Je crois aussi que les clichés ont la vie dure de part et d'autre de la barrière. L'administration étant tentaculaire elle se suffit à elle-même et les syndicats qui critiquent les calculs comptables en proposent un autre tout aussi comptable. Or une heure où l'on s'ennuie est sans doute moins efficace qu'une heure où on découvre...
  3. Cette autre facette du métier d'enseignant ne semble pas encore comprise par beaucoup de ceux qui du haut de leur chaire sont convaincus de "diffuser" leur savoir mais ne sont aucunement générateurs d'initiatives, tuteurs ou "pilotes"  des progrès individuels ou tout simplement créateurs permanents de contenus pédagogiques. Cette logique de boutiquier  qui considère que son fond de commerce est son ultime chef d'oeuvre de compagnon s'accomode mal de la diffusion, donc d'une certaine forme de dépossession. Ce sont ceux qui nous demandent " Comment empêcher que..." au lieu de nous demander " Comment inciter à...".
  4. Le désir d'offrir des outils nouveaux aux enseignants est en permanence contrecarré par des exigences de sécurité, de verrouillage,... qui finissent par déboucher sur des monstres froids et peu adaptables aux diverses situations individuelles. La recherche du confort des "administrateurs" qui ouvrent le parapluie souvent pour sécuriser... leur pose café ... conduit à sanctionner l'innovation pédagogique. Les décideurs ne sont pas les clients. Au bout du compte un outil souple et adaptable comme Moodle, généralisé par une institution risque de déboucher sur un système ne convenant à personne parce qu'on a voulu le généraliser à tous. C'est le fameux problème français. Au lieu de laisser se généraliser les expériences, on préfère en généraliser une seule. Vieux réflexe jacobin.
  5. Malgré la rigueur des budgets on est encore dans un système de gaspillage. Et Valery de façon un peu brutale nous le rappelle. Le même cours de maths en amphi doit-il être répété ( et payé) des dizaines de fois à tous les bouts d'une université ou doit-il être diffusé une seule fois ? Doit-on déplacer des élèves et des enseignants systématiquement en un même lieu pour les former ? Pouquoi est-on parfois obligés d'acheter à l'étranger des contenus pédagogiques  verrouillés ? ne dispose-t-on pas de pédagogues pour les créer ?
  6. Le gaspillage est important également dans la couche administrative et je cite souvent l'exemple d'un département d'IUT ou trois ou quatre personnes, enseignants de surcroit, peuvent gérer complètement un département de 200 étudiants. Et s'ils disposaient du "carnet de chèque" pourraient même rémunérer leurs enseignants et vacataires ! Au lieu de cela toute une structure existe pour arriver à ce qu'un trésorier payeur général effectue le virement mensuel...
  7. Les exemples abondent aussi ou l'on dispose d'une infrastructure mais où on fait appel à des sociétés privées extérieures pour fournir des services et des contenus.
  8. Combien de logiciels, de systèmes d'exploitation, d'anti-virus sont achetés chaque année alors qu'on pourrait presque tout réaliser avec des logiciels libres ?

Face à ces défis, et pour en revenir à Moodle, on constate que si la communauté francophone Moodle est la seconde, la France, notre belle endormie, est très mal placée pour l'utilisation de notre LMS favori.

L'absence de "libération" et d'encouragement des initiatives individuelles d'une part et la lourdeur d'un système administratif à la soviétique de l'autre nous affecte d'un sérieux handicap.

Quand à ces projets pharaoniques qui soit se révèlent dépassés quand ils émergent soit sont boudés par les enseignants... sont-ils indispensables sous cette forme ?

On attends quoi ... que la montagne accouche d'une souris ?

Ou de se faire dépasser par le reste du monde ?

 

Daniel