Les moodleurs en parlent !

L'idée est jolie,

mais il ne faut pas oublier un des éléments essentiels de la société numérique : c'est qu'elle repose sur des hommes et des femmes qui réalisent leur travail réel et bien matériel, (ne serait ce que pour coder ce Moodle ou y inscrire des contenus).

Or, le propre de l'homme est d'inscrire son activité dans la quotidienneté. Nous sommes tous tirés en permanence par notre contexte quotidien, nos obligations, ce qui nous entoure et constitue notre champ de préoccupations.

La société numérique peut arriver à transmettre et à mettre en commun ces préoccupations, mais nous savons à quel point il est difficile de les maintenir, voire de les constituer au tout début.

Le contact physique transporte bien d'autre chose que nos forums ne peuvent pas faire : la confiance, celle basée sur la vibration animale, la complicité, qui passe à travers les mots, et notre paradigme numérique ne sait passer que des mots... ou presque. L'envie de continuer à travailler ensemble, l'envie de partager plus que la moodlerie qui nous anime.

Notre besoin de grégaire (car les moodler forment après tout une tribu) est sans rapport avec Moodle. Il aurait été le même quelque soit notre centre d'intérêt commun. Notre besoin de soutien, ou de confirmation que nos participations dans ce pot commun servent bien au plus grand nombre. Tout ceci justifie cette grande messe : construire ou renforcer notre sentiment d'appartenance à cette tribu, et une tribu, ça danse, ça bouge, ça mange, ça boit, ça vit, au delà des artefacts numériques que nous utilisons.

Alors consommons nous bien plus qu'un seul voyage au Pôle Nord pour savoir si la glace y fond bien ? 

Lorsque l'université Athabasca a organisé le Moodlemoot canadien en 2007, il était possible d'y participer en ligne. C'est ce que mes collègues et moi avons fait (plutôt que de faire plus de 4 heures d'avion).

La conférence utilisait Elluminate, qui intègre vidéo, audio, présentation de diapos et chat. L'accès aux présentations archivées était vraiment un plus.

Le potentiel est là pour de vrais échanges, mais pour vraiment participer il faut pouvoir se bloquer du temps, fermer la porte du bureau et assister à beaucoup de présentations en direct. On retombe dans les défis de la formation à distance en milieu professionnel: les apprenants doivent savoir très bien gérer leur temps.

Étant originaire de Clermont-Ferrand, je suis pour un Moodlemoot dans cette ville, même à distance!

Bonjour Daniel,

le MoodleMoot est l'occasion de l'année ou les différents utilisateurs (et potentiels futurs utilisateurs) peuvent se retrouver de visu.

Pour travailler depuis plusieurs années sur des formations totalement à distance, je sais que le besoin de contact humain est présent. Il faut donc que les secrétaires et tuteurs soit prêts à relancer, soutenir et motiver les apprenants qui sont seuls chez eux, face à leur ordinateur et leur apprentissage. Dans ces contextes, des regroupements présentiels sont généralement une bonne chose pour l'esprit de groupe... tout comme des espaces de discussion et d'échange entre étudiants (non accessibles aux enseignants/tuteurs).

Nous sommes là face à la même problématique. Si au quotidien nous sommes chacun de notre côté, à capitaliser de l'expérience, des connaissances et des compétences, de façon partagée et répartie, le présentiel nous permet d'avoir des échanges plus longs, avec différents avis.

Le fait d'être en dehors de notre quotidien permet également d'être plus ouvert sur les différentes utilisations et problématiques, ce qui peut aussi donner des idées, ainsi que des solutions

Le MoodleMoot à distance, c'est certainement très pratique pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, ou pas pendant toute la durée, mais je ne me verrais pas passer 3 jours derrière mon écran à suivre des conférences à distance

Pour finir sur un lieu central, afin de réduire les déplacements, c'est une bonne question. Car la distance est une chose, mais la facilité d'accès par les différents moyens de déplacement (train, avion, voiture...) en est une autre...

Cordialement,
Séverin