Evitons l'enseignement synchrone !

Evitons l'enseignement synchrone !

par Daniel Méthot,
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Bonjour,

Voilà des années que je "milite" pour l'enseignement asynchrone et individualisé avec pour slogan:

"Me former où je veux, comme je veux, quand je veux".

En ces périodes de visio-conférences tous azimuths, ou de tout autre formule qui impose une présence fixée dans un horaire précis, je ne résiste pas au plaisir de vous donner la traduction (DeepL) d'un article récent sur ce sujet. Pas besoin d'être expert international, ni que ce judicieux conseil nous vienne des anglo-saxons pour qu'il devienne alors "parole d'évangile". Un cerveau francophone est également apte à le concevoir 😉

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"Au début de la pandémie de coronavirus, les professeurs avaient de nombreuses raisons d'éviter l'enseignement synchrone. Les étudiants sont dispersés dans différents fuseaux horaires, leur accès aux ordinateurs et à un internet fiable varie et les horaires quotidiens ont changé. Il est également difficile de donner un cours en direct à 10 heures du matin lorsque l'on se fait constamment virer de sa propre vidéoconférence, par exemple, ou lorsque les étudiants ne se présentent pas parce qu'ils s'occupent de leur famille ou ont d'autres responsabilités à ce moment-là.

Pourtant, l'enseignement synchrone en temps réel, généralement par vidéoconférence, a connu une forte croissance au cours des deux derniers mois. Zoom et d'autres plateformes synchrones sont des moyens populaires de tenir les cours.

Selon les experts, ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose en situation d'urgence. Entre autres avantages, l'enseignement synchrone peut offrir aux élèves socialement isolés un horaire et un sentiment de communauté. Mais il désavantage certains étudiants, y compris ceux qui sont handicapés, et il peut aussi accabler les professeurs. L'enseignement asynchrone, quant à lui, dans lequel les étudiants apprennent par le biais de vidéos, de lectures et d'autres médias, se fait généralement à leur propre rythme. Les relevés de notes et autres aides à l'apprentissage peuvent être mis à la disposition de certains ou de tous les étudiants.*

Ces mêmes experts avertissent donc les professeurs qui ont adopté un enseignement synchrone ce semestre comme stratégie de survie que les prochains semestres seront différents. Les étudiants exigeront un mélange de méthodes d'enseignement si les campus restent fermés pour les semestres d'été et d'automne et que les classes sont éloignées. "


* Nota: L'article n'évoque même pas les contraintes techniques seulement accessibles aux nantis de l'internet, excluant les défavorisés du Web

L'horreur pédagogique absolue...
l'horreur pédagogique

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En réponse à Daniel Méthot

Re: N'évitons pas l'enseignement synchrone (ni l'asynchrone) !

par Nicolas Martignoni,
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Salut Daniel,

Pas d'accord avec toi : nous avons deux jambes, pourquoi se priver de l'une d'elles, sous le fallacieux prétexte qu'il y a des unijambistes ?

Utilisons au contraire le meilleur des deux ! Hybridons !

Si le but est d'améliorer l'apprentissage, il faut offrir à ceux qui apprennent tout ce qui est possible.

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En réponse à Nicolas Martignoni

Re: Privilégions l'individualisation de la formation

par Daniel Méthot,
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Bonjour Nicolas,

Je veux bien hybrider mais entre certaines formes de présentiel et l'enseignement en ligne. Par exemple le "blended learning" que je pratiquais déjà vers les années 2000.

L'enseignement synchrone est selon moi un frein important dans la nécessaire évolution de nos pédagogies.

Ayant constaté que tous les individus sont différents, aussi bien en réactivité, compétences théoriques ou pratiques, modes d'acquisition des connaissances... il m'est apparu que seule l'individualisation des formations permettait d'amener chacun au maximum de ses possibilités.

Notre système éducatif est encore essentiellement basé sur la mise en compétition des personnes dans des contextes de classes, de groupes, de promotions, et les classement et notations en sont les marqueurs. Les calendriers, les temps imposés, participent aussi à cela... Ils sont également à éliminer autant que possible.
Sachant que l'on a tous tendance à reproduire les schémas qui nous on construits, souvent pour des raisons de confort, il nous est difficile de faire exploser des concepts qui montrent leurs limites.

Former des "bêtes à concours" et travailler par élimination successive ou en orientant "par défaut" pour ne retenir, en finale, que ces "premiers de cordée" qu'on adulait encore avant l'épisode covid19... (avant qu'on se rende compte que les gens qui vident nos poubelles sont plus utiles...) en rejettant tant de compétences cachées est un massacre éducatif.
Gilbert Cesbron disait dans les années 60 "c'est Mozart qu'on assassine!".

L'enseignement synchrone participe de ce système.
C'est uniquement pour des raisons pratiques et financières que l'on regroupe tant de gens ensemble et qu'on leur délivre le même enseignement sous la même forme et dans un temps fixé.

J'ai titillé un peu les anglo-saxons dans mon message précédent, mais dans d'autres cas j'applaudi à leurs apports positifs. Comme les badges (c'est très boy scout) ou les capitalisations de compétences (par exemple dans des portfolios).
Mais pour aboutir à ce qui me paraît presque l'idéal aujourd'hui : "l'adaptative learning" complètement dissocié de la notion de lieu et de temps, il me faut faire sauter ce verrou qu'est l'enseignement synchrone. Sous toutes ses formes.
J'ai vu tant de systèmes d'évaluation différents et tant d'injustices générées...

Les choix à faire ne sont pas uniquement entre tous les outils d'une caisse d'outillage bien garnie. Ils résultent aussi d'une stratégie éducative basée sur la diversité des individus.


La seule vertu que je lui concède c'est l'aspect social créé par le groupe. Je ne suis donc pas hostile, bien au contraire, aux regroupements quand ils ont pour but de renforcer les liens, sans objectif de compétition. Moi qui suis athée, j'oserais même citer le brave pape actuel 😁

Ajoutons à cela que si la visio-conférence peut présenter des aspects pratiques et même écologiques du fait de l'absence des déplacements énergivores et polluants, elle nécessite des supports techniques dont sont dépouvus les plus pauvres.
Ce sont ceux qui m'intéressent prioritairement.
Je ne crois pas au ruissellement... ou si peu.

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