Bonjour Nicolas,
Je veux bien hybrider mais entre certaines formes de présentiel et l'enseignement en ligne. Par exemple le "blended learning" que je pratiquais déjà vers les années 2000.
L'enseignement synchrone est selon moi un frein important dans la nécessaire évolution de nos pédagogies.
Ayant constaté que tous les individus sont différents, aussi bien en réactivité,
compétences théoriques ou pratiques, modes d'acquisition des connaissances... il m'est apparu que seule l'individualisation des formations permettait d'amener chacun au maximum de ses possibilités.
Notre système éducatif est encore essentiellement basé sur la mise en compétition des personnes dans des contextes de classes, de
groupes, de promotions, et les classement et notations en sont les marqueurs. Les
calendriers, les temps imposés, participent aussi à cela... Ils sont également à éliminer autant que possible.
Sachant que l'on a tous tendance à reproduire les schémas qui nous on construits, souvent pour des raisons de confort, il nous est difficile de faire exploser des concepts qui montrent leurs limites.
Former des "bêtes à concours" et
travailler par élimination successive ou en orientant "par défaut" pour ne retenir, en finale, que ces "premiers de cordée" qu'on adulait encore avant l'épisode covid19... (avant qu'on se rende
compte que les gens qui vident nos poubelles sont plus utiles...) en rejettant tant de
compétences cachées est un massacre éducatif.
Gilbert Cesbron disait dans les années 60 "c'est Mozart qu'on assassine!".
L'enseignement synchrone participe de ce système.
C'est uniquement pour des raisons pratiques et financières que l'on regroupe tant de gens ensemble et qu'on leur délivre le même enseignement sous la même forme et dans un temps fixé.
J'ai titillé un peu les anglo-saxons dans mon
message précédent, mais dans d'autres cas j'applaudi à leurs apports positifs. Comme les badges (c'est très boy scout) ou les capitalisations de compétences (par exemple dans des portfolios).
Mais pour aboutir à
ce qui me paraît presque l'idéal aujourd'hui : "l'adaptative learning" complètement dissocié de la notion de lieu et de temps,
il me faut faire sauter ce verrou qu'est l'enseignement synchrone. Sous toutes ses formes.
J'ai vu tant de systèmes d'
évaluation différents et tant d'injustices générées...
Les choix à faire ne sont pas uniquement entre tous les outils d'une caisse d'outillage bien garnie. Ils résultent aussi d'une stratégie éducative basée sur la diversité des individus.
La seule vertu que je lui concède c'est l'aspect social créé par le
groupe. Je ne suis donc pas hostile, bien au contraire, aux regroupements quand ils ont pour but de renforcer les liens, sans objectif de compétition. Moi qui suis athée, j'oserais même citer le brave pape actuel 😁
Ajoutons à cela que si la visio-conférence peut présenter des aspects pratiques et même écologiques du fait de l'absence des déplacements énergivores et polluants, elle nécessite des supports techniques dont sont dépouvus les plus pauvres.
Ce sont ceux qui m'intéressent prioritairement.
Je ne crois pas au ruissellement... ou si peu.