Mais les pieds sur terre... ?
Réflexions post-Moodlemoot
Outre les intéressantes expériences pédagogiques présentées par nos collègues Moodleurs, mais qui n'entrent pas forcément dans mon champ actuel de préoccupations compte-tenu de ma clientèle (formateurs exclusivement), le Moodlemoot 2011 a été marqué, je crois, par le chiffre 2 !
- Moodle 2 fait à présent partie de notre quotidien et ses nouvelles et nombreuses fonctionnalités, parfois longtemps attendues, comme par exemple les activités conditionnelles, les conditions d'achèvement, les dépôts internes et externes... et bien d'autres choses encore, nous offrent des arguments incontestables pour nous décider à nous engager même si parfois quelques-unes de nos habitudes s'en trouvent bousculées. Tout ça n'est pas mauvais pour les neurones.
- Le Web 2 fait son entrée en force dans la communauté et l'effet produit par les prestations de nos trois "moodleuses de choc" est comparable à celui d'un jet de graines sur le sol d'un poulailler... Ceci me conduit à quelques interrogations:
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- La perte de propriété de nos données - déjà bien entamée - nous conduit à confier celles-ci à des serveurs inconnus, généralement situés aux Etats-Unis, comme d'ailleurs les plateformes Moodle de certaines de nos écoles. Cela conduit parfois à ce qu'un élève français communiquant avec le serveur de son école française utilise pour cela les fibres numériques transatlantiques qui ont sans doute mieux à faire! ... Tout cela risque d'avoir de multiples conséquences un jour. Moodle.org également est hébergé à Houston aux Etat-Unis... Pourquoi ?
- L'utilisation des outils du Web 2 peut conduire à une forme de "zapping" pédagogique bien caractéristique de notre époque où on survole tout sans approfondir vraiment. La connaissance devenant un vernis, pour ne pas dire une couche!.. sauf si on prend bien soin de travailler sur le parcours pédagogique au sein du cours. Par exemple, l'intégration d'un mur de souhaits est-il utile où non ? A quel moment doit-il être intégré ? Doit-il se faire directement dans le cours Moodle ou doit-il en rester séparé ? Doit-il être utilisé en simultané ou en différé ? Il serait important en tout cas qu'on ne perde pas de vue que cette pléthore d'outils aidera sans doute le pédagogue mais ne le remplacera pas. Gage de pérénité propre à calmer, s'il le fallait, ses angoisses existentielles... Ce rôle primordial ne sera sans doute pas supplanté par cette explosion de moyens (de gadgets ?) nouveaux, qui ne sont que des outils au service de la pédagogie. Nos intervenantes l'ont bien rappelé... fort heureusement. Car la frontière entre l'utile et le "bling bling" est parfois ténue. A utiliser sans doute avec modération, afin d'éviter la dépendance et le risque de confusion entre la fin et les moyens ?
Daniel