Bonsoir Bruno,
D'accord avec ce que tu écris.
La question première est nécessairement : Quel est le projet ?
On ne peut se satisfaire de la compétence technique pour la formation et encore moins pour développer quelque esprit critique que ce soit. Sinon tout est simple, pour faire les cours de maths on prendra les meilleurs en maths et pour enseigner la boxe, les meilleurs boxeurs.
Or boxer et former des boxeurs n'a rien à voir, on ne demande pas à l'entraîneur du champion du monde d'être lui-même champion du monde, mais d'amener l'autre à l'être, champion du monde. On imagine bien que beaucoup d'entraîneurs ne tiendraient pas dix secondes sur un ring.
On préfèrerait être formés par des espécialistes de l'enseigenement. Est-ce que si l'on sait forger on sait par la même occasion comment apprendre à forger ?
En France particulièrement on a souvent sélectionné les profs de maths d'abord par leurs compétences en maths... Lorsque l'on fait un cours de maths on n'est pas mathématicien, c'est un autre truc, on est enseignant.
Ce que l'on semble proposer ici, c'est la formation par l'argument d'autorité. Un type va se pointer et va dire, salut c'est moi que j' suis le spécialiste de la spécialité, il va claquer des doigts et on va dire, wouahhhh quel mec !
Bien sûr je ne connais pas le projet dont je n'ai entendu parler que par la rumeur, mais c'est comme le projet du PS, ils disent que pour l'école, ils ont fait appel à cinq spécialistes... on se demande d'ailleurs si ce ne sont pas les mêmes que ceux de leurs adversaires. Mais qui est venu ouvrir le débat avec "les gens", les profs ?
Dans mon boulot, je pense que la valorisation des personnes est très importante, sans attendre rien en retour, ce n'est pas pour être remercié. L'une des façons de faire adhérer à mon projet, c'est que "les gens" aient le sentiment de progresser, d'avoir une bonne voire une meilleure image d'eux-mêmes.
La formation et l'évolution forcée, on connait cela par coeur, je parle souvent de l'introduction des maths "dites modernes" dans le primaire à la fin des années 60 début des années 70. On a débarqué chez les instits en leur disant que tout ce qu'ils avaient fait avant c'était du pipeau, ils n'avaient rien compris, cela a entraîné une grande catastrophé. On ne peut pas proposer "aux gens" de changer en commençant par leur montrer à quel point ils sont nuls !
Si on faisait de même dans nos classes, on nous chasserait à coup de balai.
Guy, un gens