FOAD

FOAD

par Guy Veyssière,
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Bonjour à toutes et à tous,

Ce message n'est pas écrit par un militant écologiste.

Beaucoup des interventions lors des MM s'apparentent à des cours magistraux, d'autant que les questions sont nécessairement réduites car il faut passer au cours suivant. On en arrive même au paradoxe que nous regardons quelqu'un parler, avec sur nos genoux les outils permettant de le regarder depuis quasiment n'importe quel point de la planète. On en voyait même une illustration dans les bureaux proches, lorsque la vidéo du direct y était affichée, voire sur les portables dans les amphis eux-mêmes.

Daniel Méthot qui en plus d'être très sympa est rationnel et pragmatique, avait déjà attiré notre attention l'an passé en nous proposant une étude sur le bilan carbone du MM2K9. Il en est de même cette année où nous avons fait des centaines de kilomètres pour assister à ce que nous aurions pu voir et revoir de chez nous, en buvant de l'eau fraîche. D'ailleurs certains disaient je ne vais pas à telle intervention, je la regarderai lorsque je serai rentré.

Nous avons pour projet d'échanger au sujet d'un outil d'enseignement à distance... et nous prenons la voiture, le train, l'avion pour en parler. Moodle n'est pas récursif, il ne s'applique pas à lui-même.

Tout ça pour dire que nous sommes certainement en mesure de penser les futurs MM. Imaginons que les intervenants se filment chez eux, non Joseph ne me tape pas sur la tête, pas la tête. La qualité y perdrait pour certains et pour le son peut-être plus. Nous dégagerions ainsi du temps tout en nous autorisant encore plus d'interventions ex-cathedra. Que faire de ce temps gagné ? Nous pourrions rester couchés, en cette fin d'année scolaire ce ne serait pas si mal, mais nous pourrions également augmenter la partie du MM consacrée à ce pour quoi nous sommes venus, nous rencontrer et travailler ensemble.

J'ai voulu participer à certains ateliers, parfois je me suis trompé d'étage et lorsque j'ai ouvert la porte, la salle était bondée. Tiens avec du temps libéré... il pourrait y avoir plusieurs de ces ateliers, je veux dire plusieurs fois le même avec moins de trente-cinq élèves par classe même si c'est l'orientation future de la didactique du primaire au lycée.

Nous en deviendrions des disciples de Joffre Dumazedier, la civilisation des loisirs.

Mais alors tu nous dis qu'on dispose d'un truc qui permettrait de faire de l'enseignement à distance, un truc dans le genre de Moodle je crois, même si ce n'est pas son seul but, alors... si on te suit, cela pourrait même s'appliquer aux ateliers eux-mêmes ? On pourrait appliquer à nous-mêmes ce que l'on a passé notre temps à entendre proposer pour les autres ? Celles et ceux qui parlent de l'enseignement à distance seraient en mesure d'en faire ? Même toi tu pourrais ? Euh... ben oui. C'est ce que je me dis le matin à la fraîche parce que dans la chaleur de la nuit je garde mes quelques forces pour le combat contre les moustiques.

Nous pourrions peut-être constituer un groupe dont les membres voyageraient sans billet, pour tenter de penser une partie du prochain MM, autrement. Je ne suis pas du tout un tenant de la pédagogie innovante, la nouveauté n'étant pas un critère, mais là on pourrait essayer.

Il me semble envisageable d'y parvenir sur un an, de proposer des interventions enregistrées, tiens d'ailleurs on pourrait alors ne pas les limiter aux trois jours du... MM. On pourrait constituer une base de données de vidéos téléchargeables. Mais lorsque l'on est ensemble c'est tout de même 'achement mieux. Oui mais on ne pose que peu de questions, il y a l'intervention suivante, le repas, les bus, les pauses. Si l'on associe un forum à chaque vidéo en ligne, on peut poser encore plus de questions et débattre même avec les collègues qui n'ont pas pu venir, même si la question nous est venue une fois de retour dans nos classes.

On peut ensuite changer la forme des ateliers en utilisant les inscriptions et en proposant le même atelier autant de fois que nécessaire durant les trois jours.

Nous pourrions aussi à mon avis, tenter de mette en place un, deux ateliers à distance aussi, mettre en oeuvre ce que l'on tente de faire faire aux autres. Le MM serait alors son propre laboratoire expérimental, au lieu de dire ce que l'on fait, on ferait ce que l'on dit, c'est enivrant. Alors là, un tel atelier serait un prototype réutilisable, comment faire de l'enseignement à distance, ben... comme on fait dans cet atelier à distance.

En fait il s'agit là des idées d'un certain nombre d'entre nous à la création du MoodleLab, À l'issue du feedback (pour les anglophones) = les retours (pour les anglophobes) du MM2K9. Ce même labo peut être l'un des lieux de ce travail.

Oui, mais lorsque l'on est assemblé pour de vrai, pour la vraie vie avec la chaleur et les moustiques, on peut se rencontrer, non ? Oui, globalement c'est vrai, mais ceux qui n'étaient pas à la buvette mardi matin ont entendu mon intervention proposant l'usage de la base de données du MoodleLab pour essayer de se trouver, pour pas rester des étrangers. Et là , cela continuera au-delà des trois jours de Troyes.

Bon, j'ai d'autres propositions, mais j'arrête avant qu'Émilie me dise que les autres aussi, veulent parler.

Au plaisir de vous lire.

Guy Veyssiére
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Re: FOAD

par Pascal Boulerie,
Voici un exemple de cours à distance se déroulant sur plusieurs semaines, et introduit d'abord par un séminaire présentiel de 2 jours.

A noter que cette année, la session présentielle avait été annulée à cause des nuages de poussières du volcan islandais Eyjafjöll...

http://www.eurosdr.net/start/index.php?option=com_content&task=view&id=55&Itemid=82
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Re: FOAD

par Jean Michel Massu,
Bonjour,

Je vais faire un peu moins long que Guy dont la contribution est à mon sens plus que pertinente.

J'ai participé également au MM de Castres il y a trois ans je crois, et ai déploré les interventions trop expositives autour d'un contexte qui se veut collaboratif. Pas le temps non plus de poser des questions, peu d'échanges entre les particpants...bref une VHS aurait aussi bien fait l'affaire. Pour ma part, je suis plus favorable aux idées du style "docteur Moodle" qui permet de pouvoir créer un espace d'échanges denses sur un moment donné à partir de n'importe quel point géographique qu'aux présentations des savoirs faire des uns et des autres même si l'expérience est également un moment de partage.

Je pratique le FOAD depuis plusieurs années dans le contexte de la formation professionnelle...les quelques presentiels que nous organisons sont avant tout des lieux de régulation, d'expression, de travail collaboratif...et se dissocient vraiment des exposés magistraux qui correspondent peut-être à un modèle pédagogique trop académique bien connu de beaucoup de Moodlers operants dans ce contexte avec le respect que je leur dois.

Cordialement,
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Re: FOAD

par Daniel Méthot,
Avatar Moodleurs particulièrement utiles
Bonjour,

Oh que c'est intéressant tout cela ...

Guy nous dit "On peut ensuite changer la forme des ateliers en utilisant les inscriptions et en proposant le même atelier autant de fois que nécessaire durant les trois jours."
C'est ce que j'ai tenté de faire avec la démo d'installation de Moodle en trois clics en utilisant l'excellente activité " Prise de rendez-vous" de Valery. J'ai fait deux démos deux jours de suite.
Travaillant uniquement en ligne, il ne m'étais jamais arrivé de la mettre en pratique et de vérifier son interactivité : Je crée des créneaux, les personnes s'y inscrivent, j'en suis informé, j'acquitte l'info, j'envoie un rappel éventuel, on se retrouve et on travaille... Génial.
Oui la formule Moodle Soocial Cloob a été le centralisateur de ces actions.

J'ai effectivement infiniment plus apprécié les contacts individuels et les petits ateliers impromptus qui se sont déroulés ici où là que les exposés classiques, revisitables effectivement.
Souvenez-vous l'an passé quand Glenys nous a tout d'abord tous attirés avec ce titre " Moodle n'est pas une machine à laver" pour annoncer à un amphi bondé qu'elle n'avait aucune présentation à nous faire mais que nous allions collaborer dans un glossaire à créer sur place.
Les claviers crépitaient...! grand sourire

Quand j'ai commencé à faire de la FOAD c'est tout d'abord en supprimant mes cours en amphi, avantageusement remplacés par des diaporamas commentés et sonorisés. (Retour en arrière, pause café...). Ma présence était bien plus utile en TD et en TP !
Mais peu de collègues étaient décidés à abandonner ce juteux "fond de commerce".

Difficile de dégeler le mammouth !

A la frontière de ces deux mondes comme le dit Michel SERRES, on a l'impression que certains, dont je suis, commencent à se dégager de la gangue de nos traditions pédagogiques pour inventer des formules utilisant au mieux les outils de notre temps.
Le problème est que toutes ces initiatives et ces bonnes volontés se heurtent souvent soit à l'hostilité de notre administration de type soviétique, soit au contraire à l'omniprésence de celle-ci à travers des projets coûteux et pharamineux qui non seulement ne débouchent sur rien mais en plus stérilisent pour longtemps les initiatives !

Vous avez vu la position de la France dans le graphique de Martin !
Incroyable, on est bientôt devancés par tous...

Il faut aussi que j'arrête ...pour ne pas vous lasser et aussi parce que les après-moodlemoot sont très chargés.clin d’oeil

Daniel

Regonflé comme d'habitude !


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Re: FOAD

par Jean-Jacques Calliet,
Bonjour à tous et à toutes !

Ben voilà, je débarque dans ce nouveau monde depuis peu...
C'est mon premier MM, j'y ai retrouvé Guy avec plaisir : nous nous étions rencontré à Montpellier quand il est venu nous présenter ses idées et sa façon de travailler à l'IUFM dans le cadre d'un journée de formation de formateurs.

Je m'associe au constaNont fait par quelques uns dans les divers espaces où nous pu converser : décevant quant aux possibilités évoquées mais pas mises en actes...

Prépondérance de situations magistrales et sur des sujets qui ne sont pas forcément transposables dans la pratique de chacun, prédominance de l'enseignement supérieur, table ronde sur la mise en place de FOAD sans enseignant sur scène... bref, j'étais bien contant d'avoir mon netbook pour faire autre chose pendant ces grandes messes !

Déception du peu de grain à moudre proposé par les ingénieurs pédagogiques présents sur le MM : je m'attendais à des analyses de pratiques sur les succès et/ou les difficultés rencontrées lors du montage de processus d'enseignement. Ou alors je ne me suis pas trouvé au bon endroit au bon moment ?

Mais, heureusement, il s'est passé d'autres choses fort intéressantes au travers des quelques ateliers auxquels j'ai pu participer quand il restait de la place... Notamment un MoodleLab basé sur le glossaire et le chat qui a bien fonctionné et allumé une dynamique de travail collaboratif et des échanges.

Donc, "peut mieux faire"... en 2011. Je vais essayer d'y contribuer de ma place de prof du secondaire impliqué dans des dispositifs de formation à Moodle entre autres.

Retrouvons nous nombreux sur le site des ateliers collaboratifs pour monter ou accompagner des projets et tentons de nous faire mieux entendre au prochain MM.

Bon courage à tous !
En réponse à Jean-Jacques Calliet

Re: FOAD

par Emilie BOUVRAND,
Bonjour,

Vos réflexions sont tout à fait intéressantes et obligent à se (re)poser des questions de fonds, et vont peut-être offrir des orientations pour le prochain MM.

Vous dites "prépondérance de l'enseignement supérieur", oui, mais est-ce réellement voulu et souhaité?

J'aimerai aussi assister à des retours d'expériences d'instituteurs, d'enseignants du secondaire (trop peu nombreux). En discutant, on se rend compte que c'est souvent une lutte pour le primaire et le secondaire pour s'inscrire et participer. N'est-ce pas cela la réalité? Ce serait bien que votre message soit relayé à ceux qui décident de cela.

Votre remarque est juste, un binôme enseignant/ige pédago qui "déconstruirait" et mettrait en lumière le travail commun sur un projet Moodle, serait plus que génial.
Mais cela concernerait encore l'enseignement supérieur (les iges pédagos ne sont présents, il me semble, que dans l'enseignement supérieur...), et cela ne serait pas forcément transposable dans un autre contexte. Cela vous intéresserait-il?

Comme vous le dîtes, il manque des retours d'expérience d'enseignants. Pourquoi il y en a si peu à regarder les propositions de communication faites au MM?

Je parle en mon nom et cela n'engage que moi : peut-être trop peu de grains à moudre...mais tentatives, propositions, envies, il y a. Je serais ravie et intéressée d'assister aux retours d'expérience d'un prof du secondaire. Je dirais même que l'1 des intérêts à participer à MoodleMoot, est bien l'échange avec d'autres usages, d'autres points de vues, qui permettent de regarder moodle avec d'autres lunettes que celles que l'on porte tous les jours.

La dichotomie primaire/secondaire/enseignements supérieur, personnellement, je ne la ressens pas (sauf dans la possibilité de participer à MM malheureusement).

Pour le netbook sur les genoux, oserez-vous dire quelque chose à un de vos étudiants qui ne vous écoute pas lors d'un cours? clin d’oeil

(Là, je suis de mauvaise foi car cela m'est arrivé de le faire lors de conférences et on me l'a fait intelligemment remarquer).


Spend a nice sunday sourire


















En réponse à Emilie BOUVRAND

Re: FOAD

par Guy Veyssière,
Bonjour Émilie,

En ce qui concerne l'omniprésence du supérieur il est évident que la première des raisons en est la faible utilisation de Moodle dans le secondaire, ensuite beaucoup tout comme dans le supérieur, plus de quatre-vingt pour cent selon Glenys l'an dernier, utilisent les plates-formes en tant que hangars à documents et donc n'ont pas une demande forte vis-à-vis de l'outil, ils sont contents.

Il y a eu un très grand loupé avec cette grippe, mon lycée comme d'autres a été sollicité pour dire ce qu'il avait prévu, notre réponse fut Moodle est là et le soutien a lieu déjà bien avant la maladie et pas seulement pour les malades. Moi dans ma petite tête, j'avais espéré que l'institution allait mettre des Moodle et autres à disposition, en profiter pour oser la mutualisation avant Pairformance, dans la perspective de durer, je disais sans cynisme quelle chance cette grippe d'autant qu'elle n'a pas l'air de faire très mal. On pourrait faire une nouvelle tentative de maladie bizarre qui fait peur, la remontée de la radioactivité de Tchernobyl par exemple, mais on peut trouver mieux pour faire une seconde tentative.

Je ne veux pas citer de noms d'établissements ni de collègues qui ont bien évidemment fait un travail important et certainement non reconnu, pour créer des documents qu'ils ont mis en ligne. Mais certains ont mis des documents qui si nous en étions restés à la pédagogie non innonvante, auraient consisté à dire prenez le manuel à la page tant. Là on faisait pareil comme il fut remarqué à Troyes en grand groupe, qu'avec un manuel mais... sur l'Internet !

On dispose de machines avec la puissance de feu d'un croiseur, des gigs de partout, des ports usb 3, du web même qu'il est "deux point zéro". D'ailleurs faudra songer à sortir le deux point zéro point un, sinon on va avoir l'impression de régresser. Mais comment vous en êtes encore au 2.0, mais je croyais que c'était l'an dernier déjà le 2.0 ? Or donc on dispose de cette puissance et l'on met des documents en ligne, des listes d'adresses, des QCM, ce que les manuels faisaient même en cas de panne de courant. Le point novateur serait le support seul, le message c'est le medium.

Je pensais vraiment qu'à quelque chose malheur serait bon, on mettrait au moins nos polycops en commun, nos exos, etc. et on se dirait que ce n'est pas si mal et qu'on pourrait le faire une fois la fièvre retombée. C'est comme les distributeurs de solution hydro-alcoolique, les nôtres sont vides, voire arrachés, sans doute parce que les autres microbes, ben c'est pas pareil, l'hygiène circonstanciée la didactique n'a pas porté de fruits, on n'a pas peur et même pas mal.

Quant à ceux qui décident, on relaie tous les jours mais on n'a pas la bonne didactique.

Il y en a si peu du secondaire parce qu'en fait il y en a peu, on n'est pas si nombreux et nous n'avons pas la culture des congrès, des rencontres, des symposiums comme le supérieur. Pour nous qui sommes venus c'est une fois dans l'année...

Je ne connais pas de collègues qui soient demandeurs d'ingénieurs pédagogiques, pour ma part je n'en ai entendu parler que le mercredi à Lyon lors du MM2K9. Je pense pouvoir dire que nous ne sommes pas tant demandeurs de solutions dont ne croyons pas toujours qu'elles existeraient et que nous ne saurions les appliquer que par ignorance. Un certain nombre d'entre nous font partie de mouvements pédagogiques, lisaient le Monde de l'éducation et des revues plus didactiques, les Cahiers pédagogiques, un certain nombre ont lu Papert même les ouvrages non traduits, Piaget avant lui, Freinet, Korczak, Dumazedier, l'éducation populaire, se sont investis dans le plan IPT de 1985 et l'ouverture de l'école, connaissent les idées de Antibi, de Meyrieux et font ou ont fait partie de l'association Apprendre, lisent et participent aux débats un peu chauds autour de ces questions. Certains ont même participé sur leurs propres deniers tu l'imagines, à des voyages d'étude des pratiques pédagogiques en Europe de l'Est, lorsqu'il y avait un Est en Europe, en ce sens Freinet avait été un précurseur en allant en 1920 je crois, en URSS étudier l'enseignement primaire. Nous ne sommes pas seuls, we are not alone comme tu dirais.

Je vais sortir une tarte à la crème (par cette chaleur ?) mais ce que certains souhaitent, pas tous c'est vrai, c'est de pouvoir travailler, échanger sans risque sans que l'on puisse dire tout ce que vous écrirez pourra être retenu contre vous. Des idées, des pratiques on en a plein nos cartables mais on se protège. Je m'étais permis de dire à Lyon le mercredi après-midi et surtout après les vidéos, que le plus important de tous les principes pédagogiques, oui j'ai dit pédagogique comme c'est étrange, est que si l'on prend les gens pour des imbéciles ils se conduisent comme des imbéciles.

Je n'ai aucune envie de provoquer et le mot imbécile ne doit pas être entendu de ma part, comme agressif, simplement cela exprime bien ce que je veux dire.

Que l'on nous permette de trouver des solutions, pas qu'on nous les dicte dans une relation infantilisante du haut de l'Olympe. J'ai cru comprendre à Lyon qu'il allait s'agir un peu de cela avec Pairformance, même si c'est institutionnel, non pas donner la solution mais donner des outils pour en trouver. Je vais me permettre de citer les propos d'un inspecteur de maths, sans citer son nom. Il a dit en réunion, l'enseignement des maths est une catastrophe, mais ce n'est pas parce que vous ne faites pas bien votre travail, c'est la même chose partout en Europe et personne n'a de solution. Je n'ai aucun solution à vous donner, je vous propose de nous mettre au travail et d'expérimenter. Là non plus je n'irai pas plus loin car il a encore dit d'autres choses dans ce sens.

Nous sommes méfiants devant les solutions. Nous connaissons un certain nombre de solutions qui ont déjà été proposés avec l'aide de spécialistes, un certain nombre d'entre nous n'y est pas favorable. J'ai connu pour ma part l'arrivée des maths dites modernes dans le primaire au début des années 70 et la catastrophe qui a suivi. Nous ne voulons surtout pas cela, mais une formation intégrée à celle des enseignants, surtout pas de spécialistes. Dans le cadre de la formation, des spécialistes ok, mais pas dans le cadre du travail. L'Histoire semble nous enseigner de ne surtout pas faire cela, les emplois-jeunes en informatique, les VFI volontaires de la formation informatique, les collègues personnes ressources. Il faut que l'informatique soit intégrée à la formation. Ce ne sont pas les spécialistes qui vont tenir la souris pour nous. Une chose qui a été efficace contre les refus d'utiliser l'informatique, a été l'arrivée de la saisie obligatoire des notes.

On ne peut pas d'un côté vouloir que les étudiants soient autonomes et là la critique que fait généralement le supérieur vers le secondaire, la non autonomie des élèves est absolument fondée, donc que les étudiants soient autonomes et pas les profs.

C'est le mot pédagogique qui nous gène car je crois que personne ne conteste l'impossibilité pour nous de passer notre temps à chercher tel ou tel outil informatique. C'est toi Émilie qui m'a fait connaître beaucoup d'outils, Tokbox est le dernier exemple. On craint les gens extérieurs qui ne connaissent pas les équipes et ce qu'elles font, sans parler des établissements. Le mieux est lorsqu'un collègue peut s'investir, un membre de l'équipe qui peut faire de la formation sur place pour ces collègues, voire faire appel à des ingénieurs tic lorsque le besoin est là. C'est ce qui semble être la solution à favoriser. Nous ne refusons pas les formations didactique et nous en sommes mêmes demandeurs. Ce qui ne passe pas, c'est que la pédagogie et la didactique à sa suite, ne soient pas de la responsabilité de ceux qui sont là pour les mettre en pratique, que l'on en arrive au paradoxe qu'ils en soient dépossédés, voire qu'elles ne leur soient pas enseignées !

La différence profonde entre le supérieur et les autres existe clairement, il m'est difficile d'oser ici en donner certains éléments, disons la confrontation à une vraie population, la violence, le collège unique, les effectifs et pourtant le refus du cours magistral, mais c'est un peu périphérique. Nous suivons je pense beaucoup plus nos élèves, je ne parle pas des thésards, pour le reste je ne l'écrirai pas ici.

Pour le netbook sur les genoux, déjà Jean-Jacques (je ne veux pas répondre à ta place) fait face à des collégiens dans une relation d'enseignement, au MM ce n'était pas une relation d'enseignement. Parfois on se retrouvait dans une affaire que l'on n'avait pas comprise, hyper particulière, on se rendait compte que l'on s'était trompé. Pour ma part il m'arrivait d'envoyer des infos par exemple sur le "e"portfolio justement parce que cela m'intéressait, à ma femme qui ne pouvait accéder à la vidéo en direct, je lui demandais son avis. Dans nos cours nous avons une responsabilité vis-à-vis des jeunes donc laisser un élève envoyer des sms on n'aime pas, pas tant parce que c'est mal et irrespectueux, mais parce que l'on sait que ça va pas être possible à la fin de l'année. OK d'accord, mais pourquoi qu'il envoie des sms si ce n'est parce que l'on fait mal not' boulot, air connu. Ensuite cela peut être fait, les sms, dans le cadre d'une grosse provocation, je ne parle pas du fait de filmer les enseignants, y compris lors d'agressions.

Petit aparté, sans doute connaissez-vous la chanson des Fatals Picards : Sécurité de l'emploi : La nouvelle école

http://www.youtube.com/watch?v=SG2AFd-DuH8


Lors des MM, rien de tout cela, ce n'est pas irrespectueux de faire autre chose si l'on est assuré que le propos que l'on suit nous dépasse par exemple et ne peut nous apporter. Les gens qui font cela ne gênent pas les autres, mais certains peuvent le voir autrement.

Bonne journée.
Guy Veyssière
En réponse à Emilie BOUVRAND

Re: FOAD

par Paula CATERINO,
Avatar Moodleurs particulièrement utiles
Bonjour,
Si vous le permettez, je ne peux m'empêcher de revenir sur cette discussion ... partie prenante moi ? un peu certes mais pas que ! sourire

Je vais essayer d'être brève et d'ajouter quelques questions aux suggestions de Jean-Jacques que je trouve pour certaines très judicieuses (et pour d'autres, que je tempérerai ou essaierai de rendre plus constructive ...).

"Prépondérance de situations magistrales et sur des sujets qui ne sont pas forcément transposables dans la pratique de chacun, prédominance de l'enseignement supérieur, table ronde sur la mise en place de FOAD sans enseignant sur scène... "
(je passe la fin que je trouve, si vous me le permettez ... "limite" et quelque peu désobligeante pour les personnes qui se sont donné la peine de proposer une contribution et de présenter leurs travaux).

1) Concernant la prépondérance de situations magistrales, je vous l'accorde nous devrions réfléchir TOUS ensemble à la façon la plus adéquate pour partager encore plus même si je vous rappelle (ou vous apprend) que les contraintes logistiques sont fortes ! pensif Il serait en effet judicieux de mettre en place plus de temps de discussions et d'échanges mais soyons concrets :
  • des discussions informelles : comment les organise-t-on ? comment capitalise-t-on ? comment les anime-t-on ? cela ne ressemble-t-il pas à ce que le MoodleLAB a tenté de faire avec le ClOOb cette année ?
  • des discussions en amphi ? les mêmes questions se posent ? comment priorise-t-on les sujets à traiter (en fonction des priorités des enseignants du secondaire ... JOKE !)
Trouvez vous que ce n'est pas judicieux de se baser sur un cas concret ou une expérience pour lancer la discussion ?

2) Je suis perplexe sur ce second point : trouver 3 jours d'échanges sur des expériences transposables dans la pratique de chacun !! Didactique, moyens, philisophie, contextes, publics, ... incertain

3) Certes, il existe une malheureuse prédominance de l'enseignement supérieur, mais j'appuie Emilie quand elle demande si c'est voulu ou même souhaité : j'ai moi-même envoyé une communication sur le MM à TOUS les rectorats et nous avions proposé un tarif préférentiel pour les enseignants du secondaire et du primaire. Quelqu'un a des suggestions concernant un réseau de diffusion plus large vers ce public ? Que pouvons-nous faire pour motiver les DAFOP a prendre en compte ces événements dans leur plan de formation ? (en tenant compte de leurs propres délais !!!)

4) concernant la table ronde sur l'accompagnement des enseignants, en effet nous n'avons pas intégré d'enseignants et je suis d'accord avec vous. Nous avons fait vite et construit cette table ronde en fonction des contributions que nous avions reçues. Aucun enseignant ne l'avait proposé mais c'est une erreur à ne surtout pas renouveler !

"Déception du peu de grain à moudre proposé par les ingénieurs pédagogiques présents sur le MM : je m'attendais à des analyses de pratiques sur les succès et/ou les difficultés rencontrées lors du montage de processus d'enseignement. Ou alors je ne me suis pas trouvé au bon endroit au bon moment ?"
Je vous confirme que nous n'avons assisté qu'à peu de retours d'usages venant des IP (ont-ils la place pour ou légitimité ?). Comme le suggère Emilie, un "binôme enseignant/inge pédago" serait idéal. D'ailleurs, il y en a eu un lors de ce MM le mardi, certes avec une bonne partie technique, mais je vous invite à revoir "Expérimentation d'exerciseurs et interfaçage Moodle (M. Whitchurch & S.Parrey)" ou "Conception de formations avec Moodle + Scenari : présentation & retours d'expériences" (C. Bur)


En tout cas, merci d'avoir provoqué ces échanges qui, j'en suis certaine, nous permettrons de faire de ce MM2011 une édition "top", pendant laquelle je réserverai d'avance un créneau pour assister à votre présentation langue tirée !

Très bon week-end à tous

PS : Ah mince, non, finalement je n'ai pas été aussi brève que prévu !grand sourire
En réponse à Paula CATERINO

Re: FOAD

par Jean-Jacques Calliet,
Bonjour,

Tout d'abord un grand merci pour votre réponse qui m'oblige à préciser un peu le fond de ma pensée.

  • Sur la question des interventions en plénière (grand amphi) : nous avons assisté à des exposés présentant le contexte dans lequel tel ou tel enseignement a été intégré dans un processus de FOAD. Trop souvent ces exposés ont été longuement précédés de descriptions de l'université ou du département d'enseignement qui les a initiés. Il me semble qu'on peut gagner du temps sur ces points en pré enregistrant certaines parties très "expositives".
  • Vous vous posez fort justement la question de l'organisation des "discussions informelles" : nous touchons là précisément à une problématique intéressante quant à l'utilisation des divers outils d'échanges proposés par une plate-forme d'e-learning.
    En effet, de deux choses l'une : ou bien on part sur un espace qui est considéré dès le départ comme informel et alors le style "ClOOb" parait tout à fait approprié, ou bien on est plus exigeant et il faut se poser la question des modalités pertinentes et ensuite de/des outils d'accompagnement. Le forum peut-être une réponse et en ce sens celui qui se tient ici me semble aller dans le bon sens. Mais pour le coup, c'est de l'après coup...
  • Peut-il y avoir des "discussions en amphi" ? Bien sur, cela paraît irréaliste si on reste au schéma classique, mais faisons preuve d'imagination : pourquoi ne pas associer un chat qui se tiendrait pendant l'intervention évidemment sur une durée déterminée incluse dans la séance et qui servirait aux intervenants à rebondir sur les feedbacks de l'auditoire ? Je n'invente rien, c'est un procédé journalistique assez courant dans certaines émissions télévisées. De fait, on peut bien sûr se baser sur un cas concret pour lancer la discussion, à la condition que ce cas ait été suffisamment élaboré au préalable par les intervenants experts en utilisant la matière récoltée AVANT la tenue de celle-ci. Et pour le coup, nous ne manquons pas d'outils à cet effet : sondages, wikis entre autres.
  • Ne vous sentez pas visé en tant qu'organisateurs du MM lorsque je fais le constat de la prédominance de l'enseignement supérieur. C'est un fait que je déplore et je renvoie à l'analyse de Guy Vessières (infra) dont je partage entièrement le point de vue. J'espère que la montée en puissance de l'usage des ENT dans le secondaire suscitera à l'avenir une réflexion sur l'usage de Moodle et donc une participation plus large aux prochains MM.
  • Ce dernier point me fournit la transition sur une question de fond qui ne vous aura pas échappé : tout enseignant doit se poser la question à un moment donné de l'utilité pour ses étudiants de tel ou tel dispositif d'apprentissage. C'est ce que nous appelons dans notre jargon l'intégration de la dimension didactique. Il est vrai que nous n'avons pas beaucoup entendu parler de didactique au MM et sur ce point encore, je rejoins l'analyse de Guy Vessieres (voir le fil de discussion "Vous avez dit pédagogie innovante ?" ). Mais peu importe l'appellation, restons en au terme galvaudé de "pédagogie". Dans le secondaire, les enseignants découvrent tout doucement la FOAD et la minorité qui s'y penche fait souvent le constat suivant : à quoi sert tout ce bazar très chronophage si c'est seulement pour faire du dépôt de cours dans des entrepôts que les élèves ne consulteront sans doute pas tous seuls comme par magie ?... C'est une véritable question, il y en a bien entendu beaucoup d'autres qu'il serait intéressant d'aborder, mais celle-ci est fort pertinente. La réponse, si tenté qu'il y en ait une seule, n'est pas simple. En effet, les réponses passent par les didactiques des disciplines et celles-ci sont peu abordées, même dans le secondaire. Par ailleurs les études en ingénieries didactiques qui font référence à l'usage des TICE et/ou des processus FOAD sont inexistantes ou balbutiantes. Je dis "dans le secondaire", car il semble qu'il y ait beaucoup d'interrogations sur ces sujets dans le supérieur. Mais vous pourrez peut-être infirmer ce point.
  • Si j'ai paru déçu sur le peu de grain à moudre au MM, c'est en référence précisément à ce manque d'interrogation sur la pertinence des procédés utilisés. Je me permettrai de citer Mac Luhan quand il dit que "Le médium est le message". Si nous ne interrogeons pas un minimum sur la l'efficacité des moyens d'enseignement et les mettant en rapport les uns avec les autres, nous risquons bien de tomber dans le piège que démonte Mc Luhan. En clair, un professeur qui écrit un scénario multimédia se pose-t-il la question de savoir si un autre procédé ne serait pas plus approprié pour sa séquence d'apprentissage ? Je ne dis pas que cette réflexion est simple, ni même qu'elle est toujours souhaitable, mais je suis convaincu que tout enseignant ne peut la contourner. Et le MM peut être aussi un lieu d'échanges pertinents sur ce vaste sujet.

Bien cordialement,

Jean-Jacques
En réponse à Jean-Jacques Calliet

Re: FOAD

par Daniel Méthot,
Avatar Moodleurs particulièrement utiles
Bonjour,

Je rebondis sur une phrase...

" le constat de la prédominance de l'enseignement supérieur."
Je pense qu'à partir du moment ou la plupart des Universités ou grandes écoles ont choisi Moodle, il s'ensuit naturellement une prédominance de ces structures dans nos Moodlemoots.

La question est donc " Pourquoi si peu de secondaire et de primaire ? "

Il me semble que dans ces domaines de l'enseignement toutes les nouveautés doivent nécessairement venir d'en haut à travers de grands projets distillés par les inspections académiques, les rectorats... détenteurs sinon de la vérité au moins du dogme... Projets souvent coûteux et pas toujours relayés sur le terrain pour cause de non adaptation à la variété des besoins des utilisateurs.
J'ai toujours beaucoup critiqué, parce que je les ai vécus, ces gabegies à répétition alors que nous avons tant de besoins à la base.
L'initiative individuelle est peu encouragée voire freinée et même parfois mal vue. A moins que cela aie bien changé...
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai rapidement quitté l'enseignement secondaire dans les années 80 pour les IUT où l'on pouvait plus facilement entreprendre car en lycée j'explosais de ne pouvoir innover !

A moins de me tromper en raison d'évolutions récentes qui me seraient inconnues, je pense que pour qu'on étoffe nos Moodlemoots de représentants de ces structures éducatives il faudrait :
  • Soit que la "structure" décide d'utiliser massivement la FOAD et Moodle.
  • Soit qu'on libère la créativité au plan local, auquel cas de nombreux établissements vont se lancer et trouver les moyens de financement adéquats.
Tant qu'on restera prisonnier d'un système où l'on généralise nationalement UNE expérience plutôt que de laisser se généraliser LES expériences on restera à la traîne de l'innovation.

Daniel